• Libérée en 1945, Huguette Gallais évoque son retour à Fougères

     

     

    Libérée en 1945, Huguette Gallais évoque son retour à Fougères

     

     

    Source : http://www.ouest-france.fr/liberee-en-1945-huguette-gallais-evoque-son-retour-fougeres-3348743

     

    Par Nicolas BLANDIN.

    Déportée dans les camps d’extermination de Ravensbrück et Mauthausen, la Résistante Huguette Gallais http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=17792 se souvient de son retour à Fougères, il y a 70 ans.

    La Résistante Fougeraise Huguette Gallais a vécu 42 mois de détention pendant la Seconde Guerre mondiale. De son retour à Fougères, elle évoque les difficultés mais aussi la grande solidarité.

    Des ouvriers ont tenté d'empêcher les cars de partir

    « Il y a eu beaucoup de déportés sur le secteur de Fougères. » Huguette Gallais, dite « Juanita », fut de ceux-là. Trahie par des autonomistes bretons, comme d’autres membres du groupe de Résistance Gallais, elle est arrêtée. « Sur la place Gambetta, l’annonce de notre arrestation a vite circulé et de nombreux Fougerais, notamment des ouvriers, ont tenté d’empêcher les cars de partir. Les Allemands ont alors pointé leurs armes vers eux », se souvient Huguette. Elle a vécu de longs mois de détention violente en prison puis l’enfer des camps de concentration à Ravensbrück et Mauthausen.

    Voués à disparaitre

    Douze membres du groupe, rallié au réseau national de la France libre « Ceux de la Libération », sont condamnés à mort par le régime nazi et huit sont guillotinés. Pour les quatre autres, la peine est commuée en travaux forcés : Huguette et sa mère Andrée Gallais, Louise Pittois et Marcel Le Bastard. « On n’a pas été graciés mais on était catalogués « Nuit et brouillard ». Autrement dit voués à disparaître. » Louise Pitois ne reviendra pas.

     

    Libérée en 1945, Huguette Gallais évoque son retour à Fougères

     

    « Notre maison était détruite »

    Huguette et Andrée sont libérées du camp de Mauthausen le 22 avril 1945. Comme tous les déportés, elle fait étape à l’hôtel Lutetia, à Paris. Le retour à Fougères se déroule le 2 mai.« Quand on est arrivées, il y avait un peu de monde, notamment des gens du groupe, pour nous accueillir. Mais notre maison, la conciergerie du château, était détruite, comme toutes celles de la Pinterie. Une tante de Pontorson nous a accueillis. J’avais tellement de poux que l’on a dû m’épouiller à l’hôpital ! On a ensuite vécu pendant dix ans dans un baraquement. »

    Il fallait continuer de vivre

    Huguette a perdu son père, guillotiné, mais aussi son frère, arrêté après la première rafle. « On sait qu’il est mort dans les camps. Mais on ne sait pas si c’est à Auschwitz ou à Dachau. »Il a fallu se réhabituer à une vie normale. « On mangeait, mais pas facilement. Au tout début, on n’avait plus rien. Les Fougerais ont été solidaires. » Malgré les problèmes de santé, « tout le monde souffrait de quelque chose au retour des camps », il fallait continuer de vivre. Et de perpétuer le souvenir.

    « Se battre pour la France »

    Les années qui ont suivi la fin de la guerre, les anciens déportés se retrouvaient autour de repas annuels. « Il y avait des gens de toutes tendances politiques, remarque Huguette Gallais. On n’a également jamais cessé de voir d’anciens détenus allemands qui sont devenus des camarades de combat. » Elle ne garde pas de haine contre ce peuple. Mais l’affirme : « Si c’était à refaire, je le referais. Ce qui comptait, c’était de se battre pour la France. »

      "On ne sait pas où elle a été enterrée"

    Aujourd’hui encore, à 94 ans, Huguette n’oublie pas ses compagnons d’infortune. « Louise Pitois est la seule du groupe qu’on n’a pas retrouvée. On avait été séparée. On sait qu’elle est morte libre, peu après l’arrivée des Anglais à Bergen-Belsen. Mais on ne sait pas où elle a été enterrée. » C’est à la famille de Louise Pitois de faire les démarches pour qu’elles reviennent elle aussi sur ses terres. « Il faudrait même une rue à son nom à Fougères. »

    Libérée en 1945, Huguette Gallais évoque son retour à Fougères

     

    "Guerre 39-45 Réseau de résistance Gallais à Fougères Les familles du grope de résistance Gallais ont confectionné cette croix de Lorraine avec les effigies des sept personnes exécutées par les Nazis en Allemagne et d'une déportée morte en camp : René Gallais, Jules Frémont, Francois Lebossé, Raymond Loyzance, Antoine Perez, Marcel Pitois, Louis Richer, Louise Pitois |"

     

     


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