• Ouest France : "Hommage à Paimpol. Yves Duclos est entré en résistance à 12 ans "

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    Ouest France : "Hommage à Paimpol. Yves Duclos est entré en résistance à 12 ans "

     

    Ouest France : "Hommage à Paimpol. Yves Duclos est entré en résistance à 12 ans "

    "Jeróm FOUQUET.

    En 1940, quand il embarque pour rallier l’Angleterre, il n’est qu’un enfant. Ce samedi, « le plus jeune marin breton de la France Libre » reçoit la Légion d’honneur.

    « On m’a tellement promis « la rouquine » que je l’ai longtemps imaginée à l’horizon sans jamais la voir arriver. » La rouquine ? C’est le sobriquet que donne Yves Duclos  http://www.francaislibres.net  à la Légion d’honneur. C’est que l’homme de 87 ans n’apprécie pas particulièrement les égards. Pourtant, 75 ans après ses faits d’arme, la plus haute distinction française lui sera remise par le vice-amiral Jean-François Cot pour services rendus à la Nation, ce samedi, à Loguivy-de-la-Mer, près de Paimpol. La vie du jeune Yves Duclos, né en 1928 à Erquy, est un vrai roman, pas un conte de fée. Le 17 juin 1940, son père Adrien  http://www.francaislibres.net  reçoit l’ordre, donné par l’administrateur des affaires maritimes de Paimpol, de rejoindre l’Angleterre à bord du Quénavo.

    Cols en zinc

    Le lendemain, le capitaine, deux de ses fils dont Yves, 12 ans et demi, et un groupe de onze personnes débarquent à Plymouth. « Ce jour-là, un autre bateau est parti de Paimpol avec des « cols en zinc » à bord. C’est comme ça qu’on appelait les élèves de l’école d’hydrographie. » Dans le port anglais, Adrien Duclos engage le Quénavo à l’Amirauté anglaise.

    Fin juin, le bateau est amarré à Pentywan pour servir de barrage à un hypothétique débarquement allemand dans ce port du Pays de Galles. Le père et ses deux fils y restent un an. « En 1941, quand les Nazis ont attaqué la Russie, ce débarquement n’avait plus de raison d’être », explique le marin. Le Quénavo revient à Plymouth en février. Lors des effroyables bombardements du port par les Allemands, Raymond, http://www.francaislibres.net le frère d’Yves, disparaît à terre. « C’était un beau jeune homme de 22 ans, on n’a jamais retrouvé son corps. »

    La Miraculeuse

    En 1942, l’enfant de 14 ans et son père regagnent Londres où il rencontre le général De Gaulle. Au mois de septembre, Yves s’engage dans les forces navales françaises libres, qui faisaient partie de l’armée anglaise. Il reste soixante jours à la caserne Surcouf de Londres avant de rejoindre celle de Bir Hakeim à Portsmouth. Là, il reçoit une formation militaire par des instructeurs anglais. Devenu matelot canonnier, il embarque sur l’Antioche II, basé à Milford Haven.

    En 1944, la flottille des dragueurs de mine de la France libre est composée d’anciens chalutiers à vapeur et à charbon. « On pouvait sauter à chaque instant. D’ailleurs, la flotte dont je faisais partie, je l’ai appelé La Miraculeuse. » Toujours en première ligne, elle est chargée d’aller au-devant des convois de troupes et de matériel alliés pour les sécuriser et les guider jusqu’à Milford Haven ou Cardiff. Les conditions de travail sont difficiles. « Les bateaux étaient reliés entre eux par un câble électrique muni d’un boudin qui servait à exploser les mines. On le manœuvrait à la main. Il n’y avait pas d’enrouleur à l’époque. » Début juin 1944, les équipages se rendent compte que les troupes qui arrivent à Milford Haven restent à bord. « On a compris que le Débarquement n’allait pas tarder. »

    Ancien combattant à 17 ans

    Les dragueurs, moins rapides, sont envoyés au large pour prendre de l’avance sur les barges des troupes. Direction Arromanches en Normandie. À bord de l’Antioche II, Yves Duclos participe au Débarquement quelques jours après le D-Day. Puis le dragueur fait route sur Cherbourg après sa libération pour sécuriser la côte normande. Débarqué en 1945, Yves Duclos part à Boulogne garder des prisonniers allemands. En août, il est démobilisé. 17 ans et demi et déjà ancien combattant ! Dégoûté par une mésaventure où il fut rasé et incarcéré pendant 45 jours à cause du zèle d’un maître d’équipage, il mènera ensuite une carrière à la pêche et au commerce.

    S’il rechigne à être une figure de proue - « Je n’aime pas me faire reluquer » - l’alerte octogénaire a plusieurs fois été décoré pour ses faits de résistance : médaille de la France Libre, croix du combattant, croix du combattant volontaire, de la guerre 39-45, reconnaissance de la Nation. « Comme j’ai dit au vice-amiral Cot, quand j’ai reçu les autres médailles, c’était simple. Mais là, pour la rouquine, il va y avoir du tralala. Mais c’est un marin quoi, et gentil avec ça. Il m’a répondu : « Alors on fera semblant ». »"


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