• Source : http://www.lhemicycle.com/4719-quand-la-republique-voulait-comprendre-lorient/

     

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    QUAND LA RÉPUBLIQUE VOULAIT COMPRENDRE L’ORIENT

    par Bruno Fuligni

     

     

    Il est des centenaires oubliés qui mériteraient pourtant d’être célébrés. Ainsi, celui de Georges Gorse, http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=71601   né il y a un siècle à Cahors, le 15 février 1915. Orphelin à cinq ans, le malheureux enfant quitte son Lot natal pour Nantes, puis la Vendée, où vont l’élever ses grands-parents maternels. Georges Gorse est parti avec de mauvaises cartes dans la vie, mais la méritocratie républicaine va corriger la trajectoire de ce garçon travailleur et brillant. Normalien en 1936, agrégé de lettres, le fort en thème fait le choix de l’Orient : il enseigne au lycée français, puis à l’université du Caire, se passionnant pour l’histoire et l’archéologie du monde arabo-musulman.

    En 1940, la grande Histoire le rattrape. En Égypte, alors britannique, il s’enthousiasme pour de Gaulle. Voici Georges Gorse dirigeant les services d’information de la France libre au Proche-Orient. Après une mission diplomatique en URSS, il est délégué à l’Assemblée consultative provisoire, le « Parlement de la Résistance », qui siège à Alger. « Quant à l’esprit et la volonté, il faut être reconnaissant à M. Gorse d’avoir prononcé au milieu du plus vieux des décors les jeunes mots d’aventure et d’héroïsme », salue Albert Camus dans Combat.

    Après avoir remonté les Champs-Élysées derrière de Gaulle, à la Libération, Georges Gorse se lance en politique, sous les couleurs de la SFIO. De retour en Vendée, il en sera l’un des rares députés socialistes, en 1946. C’est cette année-là que le vieux Léon Blum, revenu de déportation, le remarque et le fait entrer dans son dernier gouvernement, avec le titre sans précédent de « sous-secrétaire d’État aux Affaires musulmanes » !
    À ce poste créé pour lui, le fin connaisseur de l’Orient ne dépend que du président du Conseil. La France pacifiée veut reprendre la main, comprendre les populations musulmanes de ses colonies, des départements d’Algérie, et celles qui commencent à migrer en métropole.

    Hélas, Blum n’est là que pour assurer la transition entre le Gouvernement provisoire de la République française et les institutions de la IVe République naissante : son « gouvernement de la Saint-Sylvestre » ne durera qu’un gros mois, du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1947… Georges Gorse fera une belle carrière de diplomate, puis, gaulliste de gauche, deviendra l’inamovible député-maire de Boulogne-sur-Seine qui s’opposera à la guerre du Golfe en 1991. Quant à son sous-secrétariat d’État aux Affaires musulmanes, il en restera le premier, le dernier et l’unique détenteur."

     

     


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  • "Pierre Ernault, un des derniers survivants du commando Kieffer, est mort"

    Source : http://www.20minutes.fr/societe/1541363-20150215-pierre-ernault-derniers-survivants-commando-kieffer-mort

     

    "Pierre Ernault, http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=67461  un des derniers survivants du commando Kieffer, seule unité française à avoir débarqué sur les plages normandes le 6 juin 1944, est décédé vendredi à l'âge de 93 ans, dans le Finistère, selon un avis d'obsèque publié dans la presse régionale.

    Pierre Ernault était né le 29 octobre 1921, au Mans. Il résidait depuis quelques années dans une maison de retraite, à Ploudalmézeau, au nord de Brest, en compagnie de sa femme. Il s'était engagé dans la Marine Nationale après les accords de Münich de 1938, mais décida dès juin 1940 «de rejoindre par tous les moyens le général de Gaulle», comme il l'avait relaté auprès de son biographe, Hervé Farrant, interrogé ce dimanche par l'AFP.

    «Il voulait se battre»

    C'est début 1943, alors qu'il est embarqué à bord du Richelieu, amarré à New York, qu'il signe un engagement provisoire dans les Forces Navales Françaises Libres. Ayant rejoint la Grande-Bretagne en 1943, il doit embarquer sur une corvette alors en construction. «Il s'est rebiffé, il voulait se battre, et ça a plu à Kieffer», a raconté à l'AFP Hervé Farrant.

    En juin 1944, Pierre Ernault, quartier-maître canonnier selon Hervé Farrant, fut l'un des 177 jeunes volontaires à débarquer sur la plage de Colleville, en Normandie, sous les ordres du commandant Philippe Kieffer. Pierre Ernault avait été promu officier de l'ordre de la Légion d'honneur l'an dernier. Il sera inhumé lundi, à Ploudalmézeau."


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  • Lundi 16 février à 20h50 :

     

    "Du refus de la défaite, le 17 juin 1940, au défilé de la victoire dans un Paris en liesse le 26 août 1944, voici les quatre années qui virent un homme seul, obscur gradé à l'esprit rebelle, s'imposer en libérateur rassembleur de la nation.

    Taciturne et cyclothymique, de Gaulle, dans un mélange d'orgueil et d'obstination, s'est identifié à la France.
    Parti de rien, naufragé à Londres, il a bataillé jour après jour pour que la France participe au combat et se retrouve à la table des vainqueurs. Jusqu'au sacre.

    "L'Homme du destin" raconte de Gaulle pendant les quatre années de la guerre, du moment où il arrive à Londres le 17 juin 1940, à celui où il descend les Champs-Elysées devant une foule en liesse le 26 août 1944. Quatre années intenses, décisives, pendant lesquelles un homme seul devient l'incarnation de la France, où un obscur général de brigade à titre temporaire se transforme en libérateur, et devient à jamais de Gaulle. Pendant ces quatre années, à Londres puis à Alger, le général de Gaulle a mené un double combat :
    Vis-à-vis des alliés anglo-saxons : il lui a fallu guerroyer sans cesse pour être reconnu par Churchill et Roosevelt comme le chef de la France Libre. Jusqu'à la veille de la Libération, le président américain en particulier ne cesse de traiter de Gaulle avec le plus profond mépris. Il le considère comme un apprenti dictateur et ne lui reconnaît aucune légitimité.

    Réalisation : Patrick Rotman
    Auteur : Patrick Rotman
    Production : Kuiv Productions - Michel Rotman
    Participation : France 3
    Partenariat : CNC, Ministère de la Défense, la DMPA, Procirep, l'Angoa"


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  • "Compagnon de la libération. Jacques Hébert raconte sa vie"

    Sourcehttp://www.ouest-france.fr/compagnon-de-la-liberation-jacques-hebert-raconte-sa-vie-3179696

    "Jean-Jacques Lerosier

    L'ancien député-maire gaulliste de Cherbourg vient de publier ses mémoires. Il y a près de 75 ans, l'étudiant en médecine est parti rejoindre de Gaulle en Angleterre.

    Sur 1 038 Compagnons de la Libération, ils ne sont plus qu'une vingtaine encore vivants. Parmi eux, Jacques Hébert, député de la Manche de 1962 à 1973 et maire de Cherbourg de 1959 à 1977. Il voulait être botaniste, il fut médecin. Il était antimilitariste et batailla, soldat exemplaire. Il était de centre-gauche, il fut élu député gaulliste. La vie de Jacques Hébert, 94 ans aujourd'hui, est un chef-d'oeuvre de contraires et d'aventures. Des aventures qu'il raconte avec bonheur.

    Les frères Hébert

    Vivant désormais dans une maison de retraite à Thury-Harcourt, après avoir longtemps habité à Caen, Jacques Hébert vient de publier ses mémoires. « Déjà, mon arrière-petit-fils Romain m'interroge. Ce petit ouvrage n'est pas de l'histoire, mais des histoires. Puissent-elles faire rire, et surtout plaisir. Ce sera ma dernière joie. »Avec son frère Bernard, Jacques Hébert, étudiant en médecine, rejoint De Gaulle en juin 1940 à Londres.

    Les trajectoires des deux frères, deux Caennais, épouseront toutes les grandes dates de la France libre. Ils embarquent pour l'Angleterre à Saint-Jean-de-Luz à bord du Batory, où se trouve également, François Jacob, futur prix Nobel de médecine. Londres, expédition de Dakar, campagne de Syrie, combats de l'Afrique du Nord... Jacques Hébert vit tout cela intensément avant de débarquer à Utah Beach le 1er août 1944 et de se retrouver au coeur de la libération de Paris, le 25 août.

    « Mon engagement, écrit-il, fut le résultat de la conjonction en moi du refus total de l'inadmissible défaite de 1940, de la volonté de résister à l'ennemi et de l'amour de la France. Nos hommes avaient une âme de feu dans un corps de fer. Nous n'avons pas été des héros, seulement des hommes libres. »

    Fin de la guerre. Le lieutenant Hébert dépose les armes, reprend ses études de médecins. « Je fus interrogé en embryologie par un jeune prof qui me dit : je vous mets 14. Avant d'ajouter : « Vous en avez mis du temps à passer en seconde année. » Le futur docteur a une excuse en béton : « J'avais une guerre à faire, monsieur ». Et à gagner.

    Plus tard, ce seront des élections législatives et municipales que le Dr Hébert gagnera à Cherbourg. « Parlementaires de la Manche, nous prenions le train à 0 h 15 à Saint-Lazare et n'arrivions à Cherbourg que vers 6 h 30 du matin. Petit-déjeuner à la maison et rendez-vous dès 8 h 30 à la mairie... » Une autre époque.

    « Jacques Hébert... des hommes libres » par Jacques Hébert,  242 pages, Éditions Cahiers du temps, 18 €."


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  • Sourcehttp://www.lavoixdunord.fr/region/mouvaux-madeleine-overberghe-resistante-et-bientot-ia26b58807n2638694

    "Mouvaux : Madeleine Overberghe, résistante et bientôt (enfin) légionnaire"

     

    "Mouvaux : Madeleine Overberghe, résistante et bientôt (enfin) légionnaire"

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    Madeleine Overberghe, née Delépine,  97 ans aujourd’hui, était agent de liaison durant la Seconde Guerre mondiale. Elle aura attendu 70 ans sa Légion d’honneur qui lui sera remise le 14 février en mairie.

    Elle a 97 ans Madeleine. Se déplace avec une canne et est aveugle depuis une allergie à un médicament il y a trente ans. Mais sa mémoire est intacte, tout comme son tempérament, sacrément trempé. «Qu’est-ce que vous voulez que ça me fasse, je vais avoir ça à 97 ans, c’est un peu tard », lance-t-elle, quand on lui pose la question de ce qu’elle ressent à l’idée de devenir légionnaire.

    Aussitôt, cette frêle arrière-grand-mère embraye sur ses souvenirs : « Une heure après l’appel du général De Gaulle, je m’engageais dans la résistance », raconte-t-elle. Elle connaissait alors une employée de la mairie de Roubaix qui l’aiguille vers les réseaux clandestins. « C’était très important pour moi. On m’a demandé de choisir un prénom, ce fut Thérèse. Je suis devenue Thérèse Roulé. » Sa fille aînée, née en 1951, se prénomme Thérèse. Il y a des souvenirs qui collent à la peau. Madeleine Overberghe se voit alors dotée d’une fausse carte d’identité et d’une fausse adresse. « J’étais censée habiter 27, rue Condorcet à Roubaix. C’était une impasse avec des garages. »

    Son oncle, résistant aussi

    À l’époque, elle vit à Herseaux chez son oncle qui l’a adoptée. La petite fille étant devenue orpheline de mère, son père, qui ne l’a jamais reconnue, la fait néanmoins travailler à l’usine. « Il ne me nourrissait pas, c’étaient mes collègues qui m’apportaient à manger », raconte-t-elle, avec des sanglots dans la voix, quatre-vingts ans après. À 16 ans, elle part vivre chez son oncle, lourdement blessé durant la Première Guerre. Lui aussi entrera en résistance, sans jamais le dire à sa nièce pour ne pas la mettre en danger. Elle le découvrira après la guerre.

    Elle devient donc agent de liaison, en compagnie d’une religieuse, sœur Marie-Paule qui prend pour nom Marie Roublard. Elles rouleront toujours ensemble, transportant, dans le cadre de leur vélo ou dans du pain dont la mie avait été retirée, les précieux documents. «Les débuts ont été durs, j’ai roulé à vélo pendant toute la guerre, dans toute la France et la Belgique. Il fallait passer la ligne de démarcation avec de fausses cartes à chaque fois, on ne pouvait pas aller à plus de 30 km. Le seul moment où j’avais peur, c’était à ces passages où il y avait beaucoup d’Allemands. »

    Outre ses activités de résistante, Madeleine Overberghe a grand cœur. C’est elle aussi, pendant la guerre, qui fait le tour des fermes du secteur pour tenter de récupérer de quoi nourrir les orphelins de Luingne. « C’était un établissement qui appartenait aux Lepoutre. Mon oncle était secrétaire de cette grande famille textile. » Et elle peut compter sur le soutien de certains fermiers, et notamment les Poublanc, à Bollezeele. « Ils avaient une chambre au-dessus de la cuisine pour nous cacher. »

    Après-guerre, et jusqu’en 1948, elle tient la permanence des résistants déportés : « Je me suis occupé de toutes les familles de ceux qui étaient déportés. »

    Ne lui manque plus que le titre de Juste parmi les nations

    Pendant la guerre, Madeleine Overberghe  et son oncle ont caché un juif autrichien dans leur maison d’Herseaux.

    Résistante des réseaux Action 40 et ALI-France, médaille de la Résistance, croix du combattant, médaille des services volontaires dans la France libre, médaille belge de la résistance armée… la liste de ses médailles est longue. Manquerait toutefois le titre de Juste parmi les nations. Elle et son oncle ont, en effet, caché durant onze mois un juif autrichien, à la demande de l’orphelinat de Luingne, qui abritait sa femme et sa fille.

    « On avait aménagé une cuisine dans la cave. Il y avait une petite fenêtre qui donnait sur la rue. On voyait ceux qui entraient dans le jardin, ce qui lui laissait le temps d’aller se cacher sous l’escalier dont nous avions dévissé deux marches. La Gestapo est venue trois fois mais ne l’a jamais trouvé. »

    Et afin qu’il puisse voir sa fille sans prendre trop de risque, Madeleine organisait un goûter pour toute la classe, tous les jeudis. « Pend ant ce temps-là, en cachette, elle allait voir son père dans ma chambre.O n avait une voisine qui logeait un soldat allemand. Elle avait dû parler, notre jardin donnait sur la gare d’Herseaux, peut-être qu’elle l’avait entr’aperçu par la fenêtre, se demande-t-elle encore aujourd’hui. À la Libération, elle a eu des croix gammées sur sa maison, du grenier au rez-de-chaussée, puis elle a déménagé en France. »

    La nièce et son oncle préfèrent ne pas faire prendre de risques plus longtemps à leur hôte. « Je l’ai conduit au Croisé Laroche, sa femme et sa fille l’ont rejoint après. Lui était dans une maison de santé puis s’est fait arrêter. Il a failli partir avec le dernier train de Loos mais un soldat autrichien a reconnu l’accent de sa région natale et l’a sauvé. Je n’ai plus eu de ses nouvelles après, mais j’imagine qu’il est reparti en Autriche. »

    Une héroïne ? « C’est beaucoup dire. J’estime que tout le monde pouvait faire la même chose ! » Madeleine Overberghe a gardé tout son tempérament."

     


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